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Mes réflexions 14 décembre, 2009
La crise, catalyseur de l’apprentissage du « démarquage » !
Réflexion en faveur de la différenciation pour sortir durablement de la crise et bousculer le mode d’entrée dans le monde du travail.
Avec un bac + 5, n’est-ce pas un comble de se retrouver cataloguée dans les fichiers de Pôle emploi en tant que Jeune diplômée Demandeur d’emploi qui Ne touchera pas les Assedics puisqu’En recherche active d’emploi et Ne pouvant justifier d’une expérience professionnelle de plus de quatre mois ?
Peut-être… Enfin, à vrai dire, non. Car il est facile de se plaindre, de subir et de se déculpabiliser de sa situation de chômeur sous couvert de la fatalité. Or, se lamenter sur son triste sort ne mène à rien, c’est bien connu. On ne trouve pas d’emploi parce qu’on ne cherche pas bien. Il s’agit de se remettre en question d’abord, avant que de remettre en cause le système ou le contexte.
C’est cette prise de conscience qu’on n’a rien sans rien qui m’a conduite à jouer la carte de l’ambition, de la différenciation et de l’originalité, par une meilleure mise en avant de ma Valeur.
La crise actuelle a engendré une sélectivité plus forte, privilégiant les profils experts et spécialisés ; c’est indéniable. Pour autant, elle n’a pas relégué le sang neuf au second plan. Elle en attend seulement davantage de lui, il me semble. Plus dynamiques, plus créatifs, plus offensifs, voilà comment elle nous veut et entend nous façonner. Il ne suffit plus d’être compétents et de savoir-faire, il faut être entreprenants et savoir-être. Il ne suffit plus de savoir répondre à la demande des entreprises, il faut savoir anticiper leurs attentes, et appréhender des situations complexes et changeantes. Pour cela, chacun son moyen.
Ma solution à moi réside dans le passage d’une recherche d’emploi passive à une recherche d’emploi active, offensive et interactive. Ne pas attendre que les offres « tombent » mais les susciter, créer l’émulation pour donner envie d’être connue, reconnue, et prise à parti pour collaborer. Ensuite, mieux se connaître et se faire connaître. Un travail de longue haleine, je l’accorde, mais un investissement sur du long terme, j’en suis certaine, pour une parfaite mise en adéquation de son profil et ses envies avec les attentes et exigences de ses recruteurs. Ma stratégie n’est ainsi plus seulement celle de tout bon candidat motivé qui prend le soin de bien rédiger ses CV et LM, de sélectionner ses offres, de créer ses alertes e-mailings, de faire sa veille autour du secteur qu’il envisage d’intégrer ; elle est devenue celle d’une partenaire de travail, curieuse et audacieuse, qui développe son réseau auprès de professionnels expérimentés en multipliant les échanges, les rencontres et les face-à-face. Cela implique de jouer sur la mobilité, d’assister à des conférences, des forums emplois, des ateliers animés par des sociétés de portage et des spécialistes de l’emploi dans les régions, etc., et de mettre à contribution des internautes via Linked, Viadéo, des blogs emplois (celui de l’Apec par exemple).
Et si une telle démarche peut a priori sembler fastidieuse, elle se révèle finalement très riche d’apports. Cette recherche d’emploi me permet effectivement de développer mes compétences en matière de veille stratégique sur le secteur du conseil vers lequel je souhaite m’engager professionnellement et de mieux connaître les facettes et les exigences de ce secteur, et de mettre le doigt sur les informations pertinentes pour ma recherche d’emploi. Elle me permet également de développer mon réseau, de nouer des relations avec des professionnels aux profils riches et variés, et prêts à partager leurs savoirs-faires, et de la sorte d’être plus visible. Elle m’encourage à mettre en valeur mes atouts et compétences, et à affirmer ma personnalité et mon professionnalisme. Mes qualités d’écoute et d’autonomie nécessaires à tout consultant s’affinent au cours de ma recherche d’emploi et de missions.
La crise, loin de me désenchanter et de me rendre complètement passive, me stimule dans mon regain d’efforts et de prises d’initiatives pour parvenir au métier que je rêve d’exercer. Elle mobilise ma bonne énergie et élargit mon champ de recherches et d’horizons. Elle m’incite à une remise en question permanente, tant de acquis que de mes outils, règles et pratiques. Elle forge mon caractère et aiguise mon sens du dialogue et de la répartie.
Alors au bout du compte, et si la crise n’était pas un mal pour un bien ? Je vous laisse tergiverser sur la question. Pour ma part, la réponse est « oui », mais à condition de prendre les rênes de son insertion dans son activité professionnelle. Rien n’est affaire de hasard, tout est question de choix, de volonté et d’actions. C’est certain, pour moi, l’année 2009 aura marqué un tournant décisif dans ma manière de prendre position face au marché de l’emploi !
L’état d’esprit du jeune optimiste mis à l’épreuve
Après avoir feuilleté divers magazines sur l’actualité économique, l’évolution de l’emploi, les secteurs qui amorcent une reprise, ceux qui ont complètement gelés les embauches et les reportent sur l’année à venir (ce qui, pas de chance pour moi, concerne le domaine du conseil), difficile de garder son optimisme.
C’est comme si partout, on nous clamait : « Loosers, vous abstenir. Ici, c’est des profils de Supers Héros que nous voulons. Si vous ne pouvez prétendre à un sens ardu de l’analyse, une autonomie implacable, une créativité débordante, un engagement total, une passion dévorante, une adaptabilité hors du commun, une aisance relationnelle avérée, une honnêteté assurée, un esprit d’équipe développé et un sens du respect et des responsabilités, inutile de frapper à nos portes. Pas de place non plus pour les Moyens, nous voulons exclusivement des « Talents », seuls habilités à réussir ; le « Talent », selon Maurice Thévenet (Tous talents, 2008), ayant la spécificité d’être à la fois « rare », « original » et au « caractère non figé ». Très bien, jeunes demandeurs d’emploi, (ou jeunes offreurs de prestations !) alors ne nous laissons pas abattre et positionnons-nous d’emblée dans cette catégorie de Talents ; jouons dans la cour des Grands, et volons nous aussi de façon autonome et responsable, tels des Supers Héros. Mettons en avant notre savoir, démontrons notre enthousiasme et notre passion, faisons le choix judicieux et précurseur de valoriser nos compétences humaines et évitons le repli et la sous-estime. Nous sommes capables de comprendre les difficultés liées à la crise, nous avons l’âme entreprenante et l’énergie pour nous impliquer. Toutes les chances donc de susciter l’intérêt des entreprises.
La seule chose est de redoubler d’efforts pour exprimer notre valeur et mettre l’accent sur nos qualités intrinsèques et la richesse de nos profils décalés et originaux. En d’autres termes encore, il nous faut mettre en avant les facettes de notre « talentueuse perle », à la fois « rare », « originale » et capable d’adaptation, et ensuite, offrir un éclairage original et intéressant pour répondre aux besoins des entreprises, susciter des rencontres gagnant-gagnant, et privilégier le travail efficace et payant avec les autres.